Shane Sweetnam prolonge la domination irlandaise

Shane Sweetnam prolonge la domination irlandaise

Le Derby Région Pays de la Loire, épreuve particulièrement attendue chaque samedi du Jumping international de La baule – Officiel de France a pour la troisième année consécutive souri à l’Irlande. Shane Sweetnam, n°9 mondial, a devancé le Suisse Steve Guerdat, n°3 mondial et champion olympique 2012. Ce dimanche, le Rolex Grand Prix Ville de La Baule promet du très grand sport et un spectacle d’exception avec les meilleurs cavaliers mondiaux.

 

Si l’on cherche bien, il est probable d’y trouver quelques trèfles sur la sublime pelouse en herbe du stade François André de La Baule. Des trèfles venus d’Irlande bien sûr tant les cavaliers irlandais dominent le Derby Région Pays de la Loire depuis plusieurs années. Après Shane Breen l’an dernier et Denis Lynch en 2022, Shane Sweetnam, engagé avec Irandole du Flot, jument de 10 ans, a de nouveau montré toute la science de l’art du derby avec un parcours parfaitement maitrisé sur les 1050 m et 21 obstacles du parcours, qu’ils soient habituels en saut d’obstacles (verticaux, oxers, combinaisons etc.) ou bien naturels (butte, fossé, contre-bas, contre-haut etc.). Dernier à se présenter sur la piste, le numéro 9 mondial a devancé de 2’’57 le Suisse Steve Guerdat sur Easy Star de Talma, seul autre sans faute du jour sur le nouveau parcours dessiné par le chef de piste Grégory Bodo. « Gagner le Derby à La Baule est toujours une victoire très importante. En venant ici, j’avais ce Derby en tête Je monte ce cheval depuis deux ans mais c’était son premier Derby. J’étais confiant mais tant que l’on n’a pas sauté ce genre d’épreuve, on ne sait jamais vraiment. C’est la troisième victoire irlandaise d’affilée et cela s’explique sans doute par le fait que nous sommes habitués dès nos plus jeunes années à aller galoper dans la campagne. Ce genre d’équitation fait partie de notre culture. Ces épreuves sont superbes pour nous et pour les chevaux car ça aide à les former. »

Sur le podium à plusieurs reprises ces dernières années, Steve Guerdat doit une fois encore se contenter de la deuxième place. « J’adore cette épreuve et mes chevaux aussi, confie le Suisse, n°3 mondial. Grand merci aux organisateurs et aux partenaires. Le public adore et nous aussi. Même si on aime ce sport pour le pratiquer on aime aussi faire plaisir aux gens. Tout est réuni dans ces épreuves comme le Derby pour y parvenir. Easy Star a été fantastique aujourd’hui même si je n’ai pas été assez rapide encore cette fois. Il a déjà gagné le Derby à Falsterbo et avait terminé deuxième à Dinard. Mais ça va venir et ça me pousse à revenir pour accrocher cette épreuve à mon palmarès. J’ai pris beaucoup de plaisir sur ce nouveau tracé qui va dans le bon sens. On a l’habitude de nous voir sauter des verticaux, des oxers et là, c’est vraiment différent. Nous nous sommes amusés, nous avons amusé le public qui a vibré avec nous. On a eu une après-midi de sport magnifique. » La jeune Britannique de 22 ans, Lily Attwood disputait pour sa part son premier derby. Son cheval Johnnie Walker également. « C’était vraiment fun. J’ai adoré. Pour ma première venue à La Baule, c’est une super expérience et je me retrouve en superbe compagnie sur ce podium. »

 

Le Néerlandais Lars Kersten coiffe toutes les stars dans le Prix Saur

Dans le Prix Saur, deuxième épreuve la plus dotée du concours (110 000 euros) et dernière possibilité pour certains de se qualifier pour le Rolex Grand Prix Ville de La Baule de dimanche, le Néerlandais Lars Kersten, sur Funky Fred Marienshof Z, a créé la surprise en se montrant le plus rapide des neuf barragistes. « Je suis très heureux de gagner devant un tel public, se réjouit-il. Mon étalon est encore jeune (10 ans). Il a bien tourné en indoor mais découvre encore ce type de grandes pistes. J’espère pouvoir l’amener sur des Coupes des Nations dans les mois à venir. J’ai eu un peu de chance sur le barrage car je ne suis pas passé loin de faire faute, mais l’issue est fantastique. » Le cavalier de 24 ans, n°130 mondial, devance des cavaliers de prestige comme l’Américain Mclain Ward sur Callas (2e à 2 centièmes), l’Irlandais Shane Sweetnam (n°9 mondial) sur RR Combella, l’Autrichien Max Kühner (n°5) sur EIC Quantum Robin V, le Suisse Martin Fuchs (n°6), sur Bastille, ou encore l’Américain Kent Farrington (n°7) sur Toulayna. Seul barragiste tricolore, Nicolas Delmotte, avec Jordan Molga M, prend la 8e place.

Au cours de première manche, la Britannique Lily Attwood a chuté en entrée de triple avec son cheval Cor-Leon vd Vlierbeek Z. La cavalière s’est vite relevée mais le cheval a difficilement quitté la piste après de longues minutes. Il a pu recevoir tous les examens et soins nécessaires. Les premières nouvelles données par le staff vétérinaire étaient rassurantes en attendant des examens supplémentaires.

 

Lilly Attwood et Camille Condé Ferreira s’illustrent

En fin de matinée, dans le Prix GrandPrix (1,45 m, épreuve accumulator), la Britannique Lily Attwood, avant-dernière à s’élancer avec Karibou Horta, a devancé Roger-Yves Bost, longtemps en tête de l’épreuve avec Ever de Turan. « C’est la première fois que je viens ici et je suis très heureuse de gagner une épreuve dans un concours aussi prestigieux et magnifique. J’ai ce cheval depuis plus de cinq ans. Il est très rapide, très respectueux et j’ai senti qu’il s’était vraiment battu pour moi aujourd’hui. »

Dans les épreuves du CSI 1*, Mélanie Cisneros sur Gemme de Rouillac a remporté Prix La Baule Événements – Palais des congrès Atlantia (1,15 m) et Camille Condé Ferreira sur Black Knight Gem, le Derby Laiterie de Montaigu, disputé après un émouvant hommage à Jean-Maurice Bonneau, sélectionneur de l’équipe de France championne du monde en 2002, disparu il y a quelques semaines. « Je suis très heureuse d’autant plus que c’est le Derby de la Laiterie Montaigu qui est mon partenaire, sourit la cavalière. Je n’avais pas fait un début de concours fabuleux et je ne m’attendais vraiment pas à gagner le Derby. J’hésitais même à prendre le départ ce matin mais je me suis dit que j’allais le regretter car le Derby, c’est vraiment une épreuve à part. Black est un cheval que je connais très bien et qui appartient à une amie qui est en voyage de noces. Je suis sûre qu’elle va être très heureuse. »

 

Le Rolex Grand Prix Ville de la Baule en apothéose

Ce dimanche, le Rolex Grand Prix Ville de la Baule constituera le traditionnel bouquet final du concours et le premier épisode de la toute nouvelle Rolex Series qui rassemble six CSI et CSIO 5* (La Baule, Dinard, Rome, Bruxelles, Dublin, Wellington). Ils seront 50 à espérer succéder au Belge Nicola Phillipaerts, sacré l’an dernier avec Katanga v/h Digeshof. Cinquante à espérer voir leur nom gravé sur le marbre accroché à la tribune principal du stade où sont inscrits tous les vainqueurs depuis plus de soixante ans. Brillants deuxièmes de la Coupe des Nations Barrière vendredi, les Français voudront succéder à Nicolas Delmotte, dernier tricolore au palmarès, en 2021, avec Urvoso du Roch. Ils devront exceller pour y parvenir face à une concurrence de très haut niveau, à l’image du Suisse Steve Guerdat, champion olympique 2012 et présent avec Dynamix de Belhème, son probable partenaire des prochains Jeux olympiques, très impressionnant jeudi dans le Prix FFE, ou encore le Belge Grégory Wathelet avec Bond Jamesbond de Hay, l’Américain Karl Cook avec Caracole de la Roque, couronné la semaine dernière au Rolex Grand Prix de Rome, les Allemands Philipp Weishaupt, Andre Thieme, Marcus Ehning et Kendra Claricia Brinkop, vainqueurs de la Coupe des Nations Barrière, l’Autrichien Max Kühner (n°5 mondial) et pléthore d’autres couples habitués à briller dans les plus grands concours au monde.

 

Les « Étoiles du complet » ont brillé !

« 5, 4, 3, 2, 1… zéro ! » En chœur, les tribunes du stade François André, toujours pleines en cette fin de samedi, ont égrainé le décompte avant le passage des six cavaliers de concours complet pour la première fois conviés au Jumping international de La Baule. Six cavaliers qui depuis plusieurs décennies font briller les couleurs françaises dans les plus grands événements. Pour cette première édition des « Étoiles du complet », Nicolas Touzaint, Astier Nicolas, Karim Laghouag, Maxime Livio, Jean-Lou Bigot et Stéphane Landois se sont « affrontés » sur un parcours typé derby. Pour le plaisir et pour une belle action aussi. Sous l’égide de Platinum Sellier, une loterie a permis de récolter des fonds pour l’association HOPE qui accompagne les femmes pendant et après un cancer, en partageant autour de l’équithérapie. L’histoire se souviendra peut-être, pour l’anecdote, que Nicolas Touzaint s’est offert le seul sans faute avec Fibonacci de Lessac HDC et a devancé Maxime Livio (Todd de Suzan) et Stéphane Landois (Uh La Up de Crazy). « C’était génial, lâche Nicolas Touzaint, champion olympique par équipes en 2004 (en bronze en 2021), deux fois champion d’Europe individuel et vainqueur des plus grands concours. Ça a beaucoup plu au public et c’était très sympa pour nous. L’ambiance, ça booste. Je venais aussi pour faire travailler mon cheval et là aussi c’est réussi. Il a super bien sauté et c’est rassurant. Je suis fan des terrains en herbe un peu comme en concours complet avec les cross. La Baule fait partie des terrains mythiques. Le fait que ça nous soit ouvert c’est top. On pourrait imaginer pour l’avenir une épreuve avec quelques obstacles directionnels pour que ça ressemble à du cross indoor. Ce serait sympa pour tout le monde. » Même joie pour Karim Laghouag, lui aussi en or olympique en 2004 et en bronze en 2021. « C’est un peu du cross indoor version La Baule en extérieur avec un public qui participe beaucoup. Il y avait beaucoup de monde dans les tribunes c’est cool. C’est sympa d’évoluer devant un public qui ne nous connait pas forcément. »

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